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Les troubles du comportement - Anxiété de séparation

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SYNDROME DE L’HYPERATTACHEMENT

À peine avez-vous quitté la maison que déjà, derrière la porte, vous entendez les aboiements de votre chien. À votre retour, le voisin vous confirme qu’il n’a cessé d’hurler à la mort toute la journée et vous constatez qu’il s’en est donné à cœur joie dans votre salon : tout est saccagé, du canapé au fauteuil en passant par le tapis ! Il a volé de la nourriture, a même fait ses besoins dans la maison. Quand vous vous promenez, vous remarquez qu’il s’éloigne peu, préférant garder un contact visuel avec vous. Il a aussi tendance à se lécher excessivement les pattes. Il y a de fortes chances pour que votre chien soit atteint du syndrome d’hyperattachement. Il développe une anxiété de séparation dès que vous êtes hors de sa vue. Elle peut même se manifester en votre présence. Votre chien vous suit comme une ombre, devient collant et sollicite constamment des petites attentions. D’où vient alors ce trouble du comportement ?

Dès sa naissance, le jeune chiot connaît l’attachement. Il dépend des soins maternels dans lesquels il trouve de l’apaisement. Assez tôt, la mère apprend à ses petits à prendre progressivement le large. Elle arrête de répondre à leurs sollicitations incessantes, les repousse pour qu’ils aillent dormir ailleurs que dans son giron. À la puberté, le chiot est détaché et commence sa vie d’adulte.

Les causes de la dépendance

Lorsque le chiot arrive dans sa famille d’accueil, sa mère n’a pas toujours eu le temps d’effectuer ce détachement. C’est à ce moment-là que les maîtres manquent souvent de vigilance. Le chien s’attache très vite à un ou plusieurs membres du foyer. Ces derniers chouchoutent le nouveau venu, répondent à la moindre de ses sollicitations, le couvrent de caresses et le laissent avoir, malgré eux, des prérogatives de dominant. En agissant ainsi, ils ne pratiquent pas le détachement nécessaire à son indépendance. Lorsque le maître s’en va, le chien perd son seul repère et panique. Il détruit, aboie, gémit, manifeste sa détresse.

Beaucoup de maîtres tentent, à tort, de rassurer leur chien lors de leur départ. Ils s’imaginent que des explications sauront le réconforter. Erreur : au fil des mots et des signes annonciateurs (le maître met ses chaussures, enfile sa veste, prend ses clés…), le chien sait que son maître est sur le départ et devient de plus en plus anxieux. Il en va de même pour le rituel du retour. Désireux de « rattraper » son absence, le maître répond aux sollicitations du chien qui lui fait fête, le chien associe donc le retour de son maître à un apaisement. 

On distingue 2 sortes d’hyperattachement. Le primaire apparaît à la puberté. Le chien jette son dévolu sur une figure unique, ils entretiennent un contact physique continuel et le comportement anxieux est systématique à chaque séparation. Les petits chiens trop couvés, constamment dans les bras, en sont un bon exemple. L’hyperattachement secondaire peut apparaître n’importe quand, à la suite d’une anxiété importante ou si le chien est dépressif. Les figures d’attachement sont multiples, le contact physique plus ponctuel et les comportements anxieux plus irréguliers. Dans ce cas de figure, si l’anxiété est traitée, l’hyperattachement disparaît. C’est plus compliqué en cas d’attachement primaire.

 

Dans tous les cas, un comportementaliste canin pourra vous prêter main forte pour obtenir des résultats et faire en sorte que vous ne serviez plus de béquille affective.