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Les problèmes de comportement - Agressivité

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N’ATTENDEZ PAS POUR CONSULTER

L’agressivité est un des troubles du comportement le plus délicat. Des centaines de milliers de morsures de chien sont déclarées chaque année en France, dont un certain nombre entraînent des hospitalisations. Il faut savoir qu’un chien ne naît pas agressif. L’essentiel des morsures sont défensives, pas d’attaque, et proviennent d’une mauvaise interprétation des signaux canins. Quand le chien montre les crocs, grogne ou se lèche la truffe de manière rapide et répétée, c’est une alerte. Face à lui, l’homme ou le congénère doivent réagir, montrer qu’ils ont compris, sinon la prochaine étape, c’est la morsure. Un chien qui se sent agressé, acculé sans possibilité de fuir, envisagera l’agression comme seule action possible.

Les différentes sortes d’agressions

Les causes de l’agressivité sont multiples. Le chien peut se montrer agressif par possessivité. Qu’il s’agisse de sa nourriture, de sa maison, de son espace, de son foyer, il se montrera sous son mauvais jour pour faire fuir la menace. L’agression prédatrice concerne davantage les chiens de chasse ou les chiens dressés pour attaquer. L’agressivité territoriale touche, elle, les chiens qui s’attribuent (ou se font attribuer) des missions de garde. Protéger un espace particulier et évincer les intrus vont être leur priorité, quitte à mordre si besoin, même si leur rôle initial était simplement dissuasif. Ce sont souvent des chiens qui se considèrent dominants dans la famille. L’agressivité par irritation, fréquente, repose sur le mal-être du chien. Il est maintenu dans une situation qui l’insupporte : il a mal, est anxieux, frustré, hypersensible ou irrité par des enfants trop insistants qui, malheureusement, ne reconnaissent pas les signaux d’avertissement. L’agressivité peut aussi résulter de phobies bien ancrées : des punitions sévères, des inconnus qui s’approchent pour caresser, le bruit du tonnerre… Des signes avant-coureurs comme les oreilles couchées et la queue entre les jambes sont à surveiller.

Un défaut de socialisation

Mais la grande majorité des cas de morsures et de grognements trouvent leur origine dans une mauvaise socialisation. Donc un manquement humain. Dès sa naissance, le chiot doit impérativement vivre un tas d’expériences positives et variées, inculquées par l’éleveur et l’adoptant. Les semaines qui suivent l’acquisition d’un chien sont cruciales. Un chiot qui ne sort jamais, ne vit rien et dont les seules sorties sont les visites chez le vétérinaire, est un chiot qui déclarera inéluctablement des phobies sociales et donc une propension à l’agressivité. Si l’hypostimulation est une catastrophe, l’hyperstimulation négative l’est aussi : un chien qui vit un tas d’expériences traumatisantes risque de développer ce trouble du comportement. Il garde des mauvais souvenirs, qu’il associe à tel chien, telle pratique, tel lieu, et son potentiel d’agressivité monte en flèche.

À la maison, une sociopathie ou trouble de la hiérarchie, peut également engendrer une agressivité. Si le foyer compte plusieurs chiens, l’équilibre hiérarchique peut être rompu lorsque le plus jeune devient adulte et souhaite s’imposer. En prenant fait et cause pour l’agressé, les maîtres peuvent aggraver la situation. De même, homme et chien peuvent au sein du cercle familial, se disputer la place de dominant.

 

Enfin, certains chiens sont craintifs de nature. Si leur état émotionnel est déséquilibré, ils peuvent être enclin à se montrer agressifs. Quoi qu’il en soit, il est utile d’aller voir un vétérinaire pour écarter tout problème de santé et éviter une réaction en chaîne malencontreuse : qui dit douleurs d’arthrose, dit appréhension, dit réactions agressives. Si la cause est plus profonde, pour des soucis de sécurité, n’attendez pas et faites appel à un expert du comportement canin.